V1. Les vacances de Grace

Ses études sabotées terminées, (ben-nan, elle n’a pas décroché son diplôme de 4^ème année, elle a quitté dès qu’elle a eu trouvé ce qu’elle était allée chercher à l’université : Un mari) bref, rentrée dans son quartier d’origine, la belle Grace et son cher Sylvain Décis se sont débarrassés d’Elric, de Marc, de Désiré et de toute leur clique de fiancées pour se construire une petite vie peinarde à deux.
- Grace, ma chérie, tu es belle comme un cœur, mais tu le serais peut-être encore plus si tu acceptais d’essayer des coiffures et du maquillage personnalisés qui mettraient tes charmes en valeur, lui a tendrement glissé Sylvain à l’oreille.
- Tu crois ? Maman m’a toujours dit qu’elle n’y avait pas droit. Juste les horreurs de Maxis.
- Autres temps autres mœurs, ma toute belle. Tu veux me faire plaisir ? Essaye.

Et c’est ainsi que notre jolie Grace gagna encore en beauté avec une coiffure de Raon.
Bon, pour le nez, y a rien à faire, sauf la chirurgie esthétique.

Elle s’affairait dans sa petite cuisine toute mal foutue, pendant que les ouvriers se chargeaient de la décoration de sa salle à manger et de son salon dans le pur style : Vacances à vie à la maison.

- J’avais bien raison de te conseiller de faire emménager tes frères et leurs copines. Ca nous a rapporté un max de flouze, fit remarquer Sylvain quand ils purent enfin se mettre à table.
- Moui… c’était peut-être pas très délicat, objecta Grace, on a plus de 100 000 $ et eux, les pauvres, ils sont repartis avec 20 000 $ seulement. Ils se rendront peut-être compte un jour que leur hébergement provisoire leur a coûté cher, très-très cher ! Quand ils verront notre compte en banque…

Sylvain avait une solution toute trouvée.
- Ah-mais, faut pas le thésauriser ! On va pas le garder au chaud dans un coffre à se dévaluer. Cet argent, faut le dépenser ! Il ne se sentait plus depuis qu’il était riche. Ce à quoi il aspirait depuis tout petit.

- Le dépenser, t’en as de bonnes toi !, rétorqua Grace. Tu te rends pas compte ! 100 000 $ ça en fait des billets ! Ca se claque pas comme ça : ni-vu ni-connu, je t’embrouille. Même en dévalisant les boutiques, à 200 $ la robe, j’aurai de quoi rhabiller tous les townies de Simcity et il m’en restera encore.

- Ma chérie, il n’est pas question de rhabiller les townies de Simcity. S’ils ont des goûts de chiotte pour leurs fringues, ça les regarde !
- T’as une meilleure idée ? interrogea Grace.
- Peut-être bien… t’as pas envie de vacances, toi ? Je te rappelle qu’on a fait la bêtise de se marier dès notre arrivée…
Grace piqua du nez dans son assiette. C’est elle qui avait insisté pour que les épousailles aient lieu sur le pas de leur porte.
- C’est un reproche ? demanda-t-elle.
- Meuh-nan, pas du tout, mon amour ! Seulement voilà : on a fait tintin pour le voyage de noces. Alors, on pourrait peut-être se l’offrir maintenant ?

Grace était toute emballée

- C’est une excellente idée, paraît que les vacances c’est pas donné. Mais puisqu’on sait pas quoi faire de notre fric… On irait où : La montagne, les îles ou le Japon ?
- Qu’est ce qui est le plus loin ? Qu’est ce qui coûterait le plus cher ? Le Japon, nan ? Ca me semble bien, le Japon !
- T’as raison mon Sylvain d’amour, le Japon ça serait parfait ! On se prend quoi ? On va à l’hôtel le plus cher ?
- Heu… je vois qu’ils proposent des petits pavillons individuels « Les villas Jade exclusives ». Ca serait peut-être mieux pour la nuit de noces ?
- Oh-oui, la nuit de noces ! s’exclama Grace. On pourrait essayer de faire un bébé ?

- Mais que tu es impatiente, ma chérie ! D’abord le mariage saboté, et maintenant le bébé !  Profitons de notre jeunesse ! Nous avons tant à découvrir. T’as déjà voyagé, toi ?
- Heu… nan, jamais ! Faut te dire que papa et maman, c’était plutôt le genre pantouflard.
- Mais toi et moi, on est d’une autre trempe, hein ma Grace ? déclara Sylvain en l’embrassant méthodiquement, lui prouvant qu’il avait une âme d’explorateur des profondeurs.

Il ne leur fallut pas une heure pour boucler leur maigre bagage d’avant que les frangins n’emménagent. Ils se promettaient de faire la razzia dans les magasins exotiques, une fois sur place.
- Sylvain, faudrait peut-être fermer la porte, si jamais le cambrioleur se pointait pendant notre absence, s’inquiéta Grace.

- Pfeuh ! Y a pas grand chose à voler.

- Ah-ben-si quand même ! On a la télé à écran géant, nos nouvelles chaises, notre table, notre canapé…
- On en rachètera-t-y pas d’autres ! Allez, viens Grace, j’ai hâte d’y être !
Elle brancha subrepticement l’alarme pendant qu’il grimpait dans la navette que leur avait envoyé l’aéroport. Grace n’avait pas été élevée dans l’esprit du gaspillage.

Avec le décalage horaire, le soleil inondait les villas Jade lorsqu’ils arrivèrent au Japon.
Sylvain avait besoin d’une bonne douche, ayant eu une petite fuite dans l’avion.
Oui-ben, ça peut arriver à tout le monde, y a pas de quoi se moquer ! C’était la première fois qu’il prenait l’avion je vous rappelle, et il était émotionné, le gars !

Grace se chargea des formalités et remplit sa fiche de voyageur à la réception, ayant pris soin de choisir une chambre pas trop chère. Elle voulait bien dépenser, mais pas jeter l’argent par les fenêtres. D’autant qu’avec les croisillons, c’était pas gagné d’avance.

Sylvain, d’un naturel avenant, ne tarda pas à faire connaissance avec une autochtone, qui ne prit malheureusement pas la peine de lui faire le salut local. Il rêvait pourtant d’apprendre un geste local qui épaterait toute la galerie de pékins qui défilaient devant sa maison à Simcity, pauvre Sylvain.

Mais-bon ! Il n’allait pas lui en vouloir pour si peu. Il avait le temps de faire d’autres rencontres. D’autant qu’avec la délicatesse qui caractérise les orientaux, elle avait peut-être tout simplement remarqué que pour lui, le plus urgent, c’était quand même d’aller se laver, puisqu’elle l’entraîna dans une source chaude qui valait tous les programmes télé –comme il se plut à le lui faire remarquer.

Je vous dis pas comme il était déçu quand il apprit que sa chère Grace s’était offert une excursion en bâteau pendant qu’il faisait trempette.
- T’aurais quand même pu m’attendre ! reprocha-t-il doucement.
- Meuh, je t’ai appelé ! Tu répondais pas, se défendit Grace, -qui avait gagné un point de logique en pagayant pour sortir son bateau d’une mauvaise passe. S’il préférait se ramollir dans les sources chaudes, c’était quand même pas sa faute à elle ! Fin bref, les voilà repartis pour une excursion dans la forêt de bambous. Grace s’en moquait, deux excursions dans la journée ne lui faisaient pas peur.

Malheureusement, leur excursion ne se déroula pas sans bobo. Tandis qu’ils marchaient dans la forêt de bambous-bambous, ils tombèrent nez à nez avec des statues de dieux locaux : celui de la Nature et celui de l’Argent. Auquel allaient-ils bien pouvoir faire une offrande, quitte à vexer l’autre ? Ils choisirent le dieu de la Nature et mal leur en prit car ils furent poursuivis pas des milliers d’abeilles. Ils coururent se réfugier dans le car, mais les abeilles aussi. Enfin, elles, elles se contentèrent d’y voler.

- Mais ça pique ! Ca pique ! Ca fait mal ! hurlait Grace qui craignait pour son visage en plus.
Si elle avait su, elle aurait mis des chaussures plates, c’était pas pratique pour courir, les talons hauts ! (logique, logique !).

- Chaussures plates ou pas, t’aurais pas vu la différence ! lui signala Sylvain qui avait eu beau courir sur le trottoir d’en face pour leur échapper, continuait à se battre avec ces maudites abeilles.

BON !! On s’était quand même pas offert ce voyage en Asie pour les voir tout mal en point soigner leurs piqûres dans leur chambrette, si exotique soit-elle. Un petit coup de Maxmotives et les voilà repartis, au jardin zen intemporel.

Jardin que Sylvain se mit en devoir de saccager méthodiquement à la recherche d’un hypothétique trésor.
En fait de trésor : des os et des pierres, c’est tout ce qu’il a pu trouver.

Grace, bien plus zen que son mari, s’apprêtait à ratisser le jardin zen quand elle aperçut un ninja sorti de nulle part. Fallait déjà le suivre, le ninja qui se déplaçait plus vite que l’éclair en se téléportant. Mais elle parvint à le coincer et à lui demander de lui enseigner l’art de la téléportation. Je t’en fiche !
- Qu’est ce qui est plus important ? La sagesse ou le courage ? Lui demanda-t-il.
- Heu… la sagesse ?
- Perdu !
Grace était bien dépitée, d’autant que d’après ce qu’on raconte, elle aurait répondu le courage, elle aurait perdu tout pareil. C’était juste sa tête qui ne lui revenait au ninja. On se demande bien pourquoi.

- Meuh, y a pas besoin du ninja pour se téléporter, regarde ! commenta Sylvain lorsqu’elle lui raconta la scène.
Elle n’y croyait pas. Avec ses deux points de physique, z’allez pas lui raconter que Sylvain savait se téléporter.
- C’est ça ! T’as qu’à essayer, moi je rebouche les trous. C’est devenu n’importe quoi ce jardin zen, à cause de toi.
Mais-si, mais-si, il savait se téléporter le Sylvain ! Ca allait être pratique, lui qui rêvait aussi -secrètement, mais tout aussi fort- d’apprendre ça avec le ninja.

Comments

[Mylord31]

Toujours aussi plaisant de te lire, Fonsine.
Vite, la suite !

[Lorraine54]

Nous voilà repartis dans de nouvelles aventures avec toi, Fonsine ; j'ai déjà hâte de connaître la suite !