A1 : C'est dur la misère !
Tout le monde n’a pas la chance de naître avec une petite cuillère d’argent dans la bouche et Jeff Erayeur, mon challenger, n’a même pas de petite cuillère. Sans argent, sans travail officiel, sans domicile sinon un grand terrain 40x40 qu’il squatte moyennant une modique somme versée à la communauté. Il rêve pourtant de se rendre propriétaire d’une maison qu’il meublera amoureusement avec les objets qu’il créera, retapera lui-même ou achètera au dépôt vente ou au supermarché.
Avec quel argent ? Mais celui qu’il gagnera en tapant ses voisins et connaissances, en revendant les produits de sa pêche, les fruits et légumes qu’il se procurera dans les jardins communautaires (ou privés) les pierres et insectes qu’il ramassera et la vente de ses inventions.
Autant dire qu’il y a loin de la coupe aux lèvres !
Jeff Erayeur, parasite, amoureux de la nature, chanceux, crasseux et végétarien.
Couleur préférée : le gris, plat préféré : salade d’automne.
On jurerait que Jeff a le désir de réussir ce challenge, il pense déjà à sa future maison.
1er jour
Jeff décide d’aller à la bibliothèque apprendre l’invention. Pas de chance,
il n’y a aucun livre permettant de développer une compétence, sinon pour les enfants.
Qu’à cela ne tienne, il s’en achètera un dès qu'il aura trouvé une pierre.
Il décide d’aller faire le plein de nourriture aux jardins communautaires et rencontre un type qu’il prend pour un paumé, comme lui.
-Belle bagnole ! Y en a qu’ont du fric à revendre, c’est pas comme nous. Au fait… t’as pas 100 balles ? J’suis un peu dans la dèche en ce moment.
Le type, lui refile royalement 1$.
-Tu veux que j’foute avec ça ? Même pas de quoi m’payer à croûter. J’ai rien bouffé depuis deux jours.
Le type lui tend une tartine de confiture.
- Mmm, d’la confiote ! C’est pas qu’ça vaut une bonne salade d’automne, mais ça m’calera ma dent creuse, pas vrai ? T'aurais pas un bon plan à m'filer pour survivre ?
Le type, qui s’appelle DeAndré Wolf est guitariste principal.
- Sans blague ? T’es plein de flouze, alors ? T’es sûr qu’ tu peux pas m’filer 100 balles ?
Faut que j’m’achète un bouquin, j’en ai bigrement besoin.
Non ! C’est pas qu’il pourrait pas, c’est qu’il veut pas. Et il part au volant de la belle voiture.
- Fais comme moi, mec ! Fais ton trou !
Jeff commence à manger sa tartine en fulminant
Fais ton trou, fais ton trou...Quel radin !
C’est bourré d’oseille, et ça te refile 1$. Moi, à sa place, j’aurais honte.
Mais il avise un autre type et décide de retenter le coup en planquant
sa tartine dans son inventaire.
- Yo mec ! T’as pas 100$ ? J’suis sans abri et j'ai rien croûté depuis deux jours.
- Et bonjour, non ? Ca t’écorcherait la langue ?
J’aime autant t’dire que pour taper ton monde, tu t’y prends mal, mon gars.
Faudrait déjà te montrer un peu plus amical.
Pour ta peine, t’auras rien de rien ! Même pas un simflouze !
- Tu crois qu’j’ai l’temps de faire des salamalecs à tous les types que j’rencontre ?
J’ai la dalle, j’t’ai dit, ça urge ! Tu voudrais pas que je crève de faim, là, sous ton nez ?
- Crever de faim dans un jardin, tu t’fous de qui, là ? T’as qu’à t’baisser pour ramasser des légumes, c’est pas ça qui manque dans l’coin.
- Ouais, mais les bouquins ça pousse pas sur les arbres et m’faut un bouquin pour trouver du boulot. Sinon comment tu veux que j’m’en sorte ?
- C’est pas mon problème ! T’as qu’à revendre des fruits et légumes. Tiens, y a de l’ail là-bas, tu peux essayer de le refiler à l’épicier.
Bon, il n’allait pas passer son temps à faire des salamalecs, comme il dit. Il avait des choses plus importantes à penser. La vente des fruits et légumes les plus chers, (ail, oignon, pastèque) lui a tout de même rapporté 226 $ et encore n’a-t-il pas tout ramassé parce que, la faim le tenaillait.
Il devait aussi prendre une douche. Heureusement, la piscine n’était pas très loin et il a pu se décrasser et terminer sa tartine. Il a passé la nuit sur un banc plutôt inconfortable.
2ème JOUR : 227$
Au réveil il s’est remis à la récolte qui a été plutôt bonne (304$) et en plus, il a mis la main sur un scarabée rhinocéros à 107$ qu’il amènera à la cité des sciences pour qu’il rapporte plus.
C’est son jour de veine, les toilettes communautaires sont bouchées !
Hé-non, ce n’est pas ironique ! J’explique : Qu’elles se bouchent encore une fois, et il gagnera un point de mécanique qui ne lui coûtera pas un radis.
Il fait la connaissance de Cary Smattik mais n’a pas le temps d’essayer de le taper, parce qu’il tombe de sommeil.
Il s’aperçoit que certains bancs communautaires sont moins tape-cul que d’autres.
Après une bonne douche à la piscine, il va acheter son premier livre sur les inventions,
qui ne lui coûtera que 50$. Mais le volume deux, vaut tout de même 500$ !
Ce sera pour plus tard.
Il se jette dans l’étude comme un malade, sans même prendre le temps de s’asseoir
et passera la nuit sur le banc, devant la librairie.
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