Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Sims de Fonsine
23 juillet 2009

R6. Les Simovitch

simovitch1

Comme beaucoup de petites villes, Riverview connaît un développement constant et, au cours de ces dernières années,  s'est développée, rue Canine,  une cité typique des banlieues modernes. Les maisons y ont des caractéristiques communes : toits d'ardoises gris-verts, murs en pierres et bardeaux, petits jardins privatifs... Chacune d'entre elle se distingue cependant de ses voisines par des détails qui lui sont propres et celle qui se situe au numéro 1019, connue sous le nom de "Le champion des Lhaso Aso" est réputée pour son immense salle de bain et sa grande cuisine à l'américaine. Ici vivent Vadim et Fatima Simovitch avec leur fille Paulette, une adolescente sans problèmes, jusqu'au jour où...

simovitch2

- Vadim mon chou, peux-tu préparer le petit déjeuner ? Je suis déjà terriblement en retard. Ohlala, j'ai une mine é-pou-van-table ! Il faut absolument que je prenne rendez-vous au Spa Tournesol pour un soin du visage. Tu m'y feras penser, Vadim ? Note-le quelque part.
Et puis non tiens, prends donc rendez-vous pour moi, ça m'avancera. Prends-le pour demain si possible. Si on te répond que c'est complet -on ne sait jamais- demande à parler à Ruby, elle sait que je suis une bonne cliente. Ruby Hasseck, tu te souviendras du nom, mamour ?
Vadim ?
Vadim ? As-tu compris ce que je viens de te demander ?

simovitch3

- Mmm-mmm : préparer le petit déjeuner, prendre rendez-vous... le temps de prendre ma douche et je m'en occupe !
"Les nouvelles vont vite à Riverview, une manifestation a mis aux prises les forces de l'ordre avec une poignée d'excités sur le parvis de l'Hôtel de ville. Le Maire a déclaré un couvre-feu obligatoire pour les ados. A partir d'une heure du matin, tout ado qui sera surpris en ville..."
- Vadim ! C'est ça que tu appelles prendre ta douche ? Dépêche-toi mon chéri, voyons ! Je t'ai dit que j'allais être en retard et j'ai une tonne de rapports à vérifier au bureau. Tu regarderas les infos ce soir ! Tu ne perdras rien, ce seront les mêmes.

simovitch4

- Mais c'est pas vrai ! C'est pas encore prêt ?
- Presque, ma chérie, presque ! J'ai plus qu'à les mettre dans le four.
- Tss Tss, Vadim, Vadim ! Toi tu n'as encore pas pu t'empêcher de regarder les infos jusqu'au bout ! C'est une véritable drogue pour toi, cette télé, tu peux vraiment pas t'en passer ! C'est incroyable ce que tu peux être pantouflard. Hé-bien tant pis, je vais être en retard. Ca t'importe peu, que je soies en retard. C'est pas ton problème !
Et Paulette ? As-tu seulement pensé à aller réveiller Paulette ?
- Oui bien sûr, comme tous les matins. Dis tout de suite que je suis un mauvais père.
- Je ne dirais pas ça, non. Tu serais même plutôt trop papa-poule. Mais tu sais que Paulette doit travailler sa compétence à la guitare. Pourquoi crois-tu que je te demande de la réveiller deux heures avant le passage du bus scolaire ? Tu... tu l'as bien réveillée à 6 heures, au moins ? Pas comme l'autre jour ?

simovitch5

- Heu... il était peut-être plus près de 7 heures.
- 7 HEURES ! Mais tu dérailles complètement, mon ami ! 7 heures ! Ca ne lui laisse même pas une heure pour répéter.
- Tu sais Fatima, je ne suis pas certain qu'elle ne préfère pas dormir une heure de plus.
- Mais c'est n'importe quoi ! Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. Si elle veut devenir une rock star, il faut qu'elle s'en donne les moyens !
- Je ne suis pas certain non plus, qu'elle veuille devenir une rock star.
- Mais enfin Vadim, quelle ado ne rêve pas de devenir une rock star ? Mets-toi un peu à sa place : donner des concerts, être adulée par les fans, les voyages, les hôtels de luxe, l'argent facile, pouvoir s'offrir tout ce qu'on veut... il n'existe pas de plus beau métier au monde. Si seulement mes parents l'avaient compris, je n'en serais pas là aujourd'hui. Je m'y suis prise bien trop tard. C'est pourquoi maintenant Paulette... Rha, je vais voir où elle en est.

simovitch6

-Paulette, ma ché...
Ah, tu t'es enfin décidée à accrocher le poster d'Henri Stübbman que je t'ai offert. Tu as remarqué qu'il est dédicacé ? "A Sarah Lolita, mille baisers, Henri". C'est quand je faisais le lever de rideau de sa tournée avec les "Green". "Sarah Lolita et les Green", c'était le bon temps... je me demande bien ce qu'ils sont devenus. Et puis j'ai rencontré ton père... soupir... Note que je ne le regrette pas. J'aurais pu tomber plus mal. Mais la  scène, les lumières, les projecteurs... re-soupir... enfin, tu connaîtras tout ça !

simovitch7

- Paulette, ma ché... mais qu'est ce que tu fais ?
- Tu le vois bien maman, je peins.
- Oui, ça je le vois bien que tu peins, je suis pas aveugle ! Mais tu devais pas apprendre une nouvelle composition ?
- Ca me disait rien.
- Ca ne te disait rien ! C'est quoi ce délire ? C'est nouveau ? Ca vient de sortir ? Mais si on ne devait faire que ce qui nous dit dans la vie, ce serait trop beau, ma petite fille ! Alors comme ça, tu n'as pas travaillé du tout sur ta guitare ?
- Non, je te l'ai dit : Ca me disait rien. Je commence à en avoir un peu marre, de la guitare.

simovitch8

- Marre de la guitare ! Mais comment pourrais-tu en avoir marre ? On se lasse d'un air, d'une chanson, on ne se lasse pas de la guitare ! Surtout pas quand on a la chance d'avoir tes facilités. Mais tu as de l'or dans les doigts ma chérie, DE-L'OR ! Ce serait un CRIME de le gâcher ! Bon, ce qui est fait, est fait, il n'est plus temps d'y revenir. Mais promets-moi de t'y remettre ce soir.
Tu veux bien me le promettre, ma chérie ?
- Si tu veux
- Merci chérie. Je savais  que tu étais une bonne petite fille, dans le fond. Tu sais si je te force un peu, c'est pour toi, pas pour moi. Tu verras, tu me remercieras plus tard. Allez, tu viens prendre ton petit-déjeuner maintenant ? On va finir par se mettre en retard.

simovitch9

- Tu sais à quoi je pense, ma chérie ? Si on allait jouer toutes les deux au petit square après l'école ? Tu pourrais te faire quelques pourboires. Ce serait une bonne manière de joindre l'utile à l'agréable. Et puis ça te permettrait de te faire connaître. Qu'est ce que tu en penses, ma chérie ?
- J'aime pas trop me donner en spectacle, maman. Tout le monde nous regarde...
- Mais heureusement que tout le monde nous regarde ! Il ne manquerait plus que ça !
- Et puis ça me gêne de faire la manche. On a l'air de deux mendiantes.
- Deux mendiantes ! Tu en as déjà vu beaucoup des mendiantes en robe de Zaccharel et de Ted Lapidaire ? Si on nous regarde, c'est parce que les gens trouvent qu'on joue bien, et s'ils donnent, c'est pour nous encourager à continuer. On n'a encore pas trouvé mieux pour mesurer sa popularité. Tu t'es fait combien la dernière fois ?
- Je sais pas trop... peut-être 200.
- Hé-bien tu vois ! Ta musique plaît, tu es sur la bonne voie.

simovitch10

- Ah Paulette, Paulette ! Tu ne mesures pas la chance que tu as d'avoir une mère compréhensive comme moi. Si seulement la mienne... enfin, bref. Il y a tellement de jeunes qui aimeraient être à ta place. Tellement de jeunes que leurs parents découragent de se lancer dans cette carrière sous prétexte que la musique c'est aléatoire, qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. Mais toi, ma chérie, ça saute aux yeux que tu es de la trempe des élus. Tu es une véritable virtuose ma petite fille. Ta voie est toute tracée.
- Je pourrai en profiter pour faire un tour à la bibliothèque ?
- A la bib... pourquoi pas ? Je n'en vois pas trop l'intérêt, mais si tu y tiens... N'y reste pas trop longtemps quand même. N'oublie pas que ça n'est pas ta priorité.

Simovitch11

- Je peux te poser une question, maman ?
- Mais bien entendu, ma chérie
- Est-ce que les garçons étaient pareils que maintenant quand tu étais jeune ?
- Pareils ?? Qu'entends-tu par là ?
- Hé-bien... c'est un peu gênant. Est ce qu'ils pensaient qu'à draguer, à raconter des blagues salaces, des trucs comme ça, tu vois ?
- Tu veux dire ? Est ce qu'ils me couraient après ? Mais bien sûr, ma chérie, bien sûr ! C'est normal quand on est une jolie fille, tous les garçons cherchent à attirer ton attention. Tu dois bien en savoir quelque chose. Tu as bien un petit copain ?
- J'ai des tas de copains !
- Copains-copains ou petits copains ? Parce que là, tu risques de t'attirer des histoires à n'en plus finir.
- Ah-non ! Copains-copains !

Simovitch12

- Allons-allons, tu sais bien que tu peux avoir confiance en moi; je n'en parlerai pas à ton père, promis ! Tu ne me diras pas qu'avec ta jolie petite frimousse, il n'y en a pas dans le lot qui t'aient demandé d'être leur petite amie. 
- Oui-mais ceux-là, c'est plus mes copains.
- Serais-tu froide, Paulette ?
- C'est toujours aussi bien que de passer pour une enjôleuse !
- Froide ! Ma fille est froide ! Hé-bien c'est complet ! Mais quel mal y aurait-il à passer pour une enjôleuse, dis moi ? Le flirt, c'est un des plaisirs de la vie.
- Tu... tu parles pour toi, maman ? Tu flirtes ?
- Ca m'arrive... enfin, pas depuis que je connais ton père. Mais quand j'étais jeune, holala ! On faisait des concours à celle qui aurait le plus de petits amis potentiels, et tu peux me croire, j'étais jamais la dernière. Profite de ta jeunesse, Paulette, c'est un conseil que je te donne. Il sera toujours temps de te ranger une fois que tu seras mariée. Comme on dit : Il vaut mieux avoir des remords que des regrets.

Simovitch13

Ramener trois légumes de très bonne qualité pour nourrir les herbivores du laboratoire. Est ce que ça faisait vraiment partie de son travail ? se demandait Vadim Simovitch. Il était analyste des fertilisants, pas cultivateur ! C'était encore une brillante invention de Meadow Carpenter-Rhodes. Quelle idée ils avaient eu de lui confier la direction du LDESE ? Fille de fermiers, elle ne jurait que par le retour à la nature et les produits bio. Et pendant qu'il perdait son temps à faire pousser ces satanés légumes -sans faire appel aux fertilisants- il se déroulait un tournoi d'échecs à deux pas de chez lui et il ne pourrait encore pas y participer.
Ah-non, parce qu'après, ils passaient un film de Bertrand Simvernier à la télé, un chef d'oeuvre qu'il n'était pas question de rater. Heureusement que Fatima l'avait bippé qu'elle et Paulette seraient absentes pour la soirée. Il allait pouvoir en profiter sans se faire traiter de pantouflard. Mais c'était pas comme ça qu'il progresserait au classement général et il était encore loin du but qu'il s'était fixé : devenir une légende des échecs.

Simovitch14

Un jour, il faudrait bien qu'il prenne le temps d'emmener Paulette assister à un tournoi. Ca lui ouvrirait d'autres horizons, à la petite. Fatima lui mettait une pression insoutenable avec la musique et, comme il le lui avait laissé entendre, il n'était pas sûr que Paulette caressait les mêmes ambitions. Depuis qu'elle avait découvert chez sa fille des dons de virtuose, sa mère ne lui laissait plus une minute de répit. A l'entendre, il n'y avait rien de mieux que de faire carrière dans la musique. Elle avait la mémoire courte.
Quand il l'avait connue, elle n'avait pas été mécontente de troquer la vache enragée contre des repas au restaurant -et attention, pas n'importe lesquels ! Uniquement les grands restaurants. Elle avait toujours été un peu snob, Fatima.
Enfin ! On verrait bien comment tout ça allait tourner. Après tout, il ferait mieux de ne pas s'en mêler. Peut-être que Paulette finirait par devenir la rock star que sa mère avait rêvé d'être et qu'elle y trouverait son bonheur. Et si toutefois ce n'était pas le cas, son mari n'aurait pas à subir des reproches à peine voilés comme quoi elle lui avait sacrifié sa carrière.

Simovitch15

N'était-ce pas ridicule, cette façon qu'avait Fatima de se jeter à la tête du premier-venu en usant de son charme si nécessaire ? Ayant fait une croix sur ses rêves d'ado, -par la force des choses, ce n'est pas les deux/trois tournées qu'elle avait faites avec des groupes de rock qui duraient au mieux une saison qui l'avaient propulsée au sommet-  elle avait décidé de devenir extrêmement populaire afin de constituer un fan club à sa fille.
Mais Vadim l'aimait. Il était le seul à savoir que sous ses dehors de femme futile se cachait une grande souffrance qui remontait à son enfance. Cette peur qu'elle avait de vieillir, de ne plus plaire, en était l'un des symptômes. Mais quelle sorte de parents avait-elle eus qui avaient inculqué à leur fille que son apparence était sa principale -sinon son unique- qualité ? Fatima en avait conservé une hypersensibilité d'écorchée vive.

Simovitch16

Pour l'heure, l'écorchée vive s'entretenait avec sa nouvelle amie, Maguy Nouvot, de la difficulté de la relation parents/enfants quand les dits enfants se trouvaient être des ados en pleine crise.
- Son père ne la comprend pas. On dirait qu'il ne se rappelle pas ce que c'est que d'être jeune. Paulette traverse une période difficile, où toutes les valeurs sont bouleversées. Elle a besoin d'être guidée, conseillée, maternée. Heureusement, elle sait qu'elle peut compter sur moi pour l'aider à découvrir sa personnalité profonde et l'encourager dans son développement.
- Je vous comprends d'autant mieux, Fatima, que j'ai le même problème à la maison. Jojo est un garçon sensible, un peu rêveur - c'est son côté artiste - et Robert ne voit en lui qu'un Jean-foutre.
- Votre Jojo est un artiste ? Il a déjà auditionné ? J'aurais bien poussé Paulette à faire de même, mais je préfère attendre qu'elle soit tout à fait prête. Il faut qu'elle crève la scène dès sa première apparition, qu'ils sachent tout de suite qu'ils ont devant eux la Star du rock de sa génération.
- Auditionné ? Je... je ne vous suis pas...

Simovitch17

- Excusez-moi Maguy, il doit y avoir malentendu. J'ai cru que Vous me disiez que Jojo était un artiste.
- C'EST un artiste ! Il en a tout le tempérament. Mais il cherche encore sa voie, il oscille entre la musique, la peinture et l'écriture. Pour ma part, je l'encouragerais bien dans la peinture, mais je respecte trop son indépendance pour lui forcer la main. Sa vie lui appartient, c'est à lui de décider de ce qu'il veut en faire.
- Comme vous avez raison, Maguy ! Il faut toujours respecter les choix de ses enfants.
- A ce propos, Fatima... -non, rien à voir- êtes-vous déjà allée visiter l'exposition Piccadilly au Centre d'Art ?
- Non, pourquoi ? Il y a des choses intéressantes ?
- Intéressantes ? Mais c'est le "must" de la saison ! Il faut absolument que vous alliez voir ça. Il y a des fauteuils de Pierre, je ne vous dis que ça. Une pure merveille !
Et blablabla et blablabla. Vous devez bien savoir ce que c'est : une fois le moulin remonté, il n'y a plus moyen de l'arrêter.

Simovitch18

Pendant que les deux snobs de service échangeait des "Oh mais c'est géniaaaal !" et que la mère qui l'avait condamnée aux travaux forcés de la guitare passait en revue les endroits branchés de Riverview où il fallait absolument être vu, elle grattait, grattait sur sa mandoline, la bambina. En l'occurrence, sa guitare !
Jusqu'au moment où...
- Mademoiselle ! Vous avez dépassé l'heure du couvre-feu. Veuillez me suivre à l'intérieur du véhicule.

Simovitch19

Et la pauvre Paulette, devenue bien malgré elle une jeune délinquante, dut subir un sermon tout le temps que dura le trajet qui la ramenait à son domicile, toutes sirènes hurlantes et gyrophares allumés pour faire bonne mesure.
Ce scandale, dans une petite ville comme Riverview où les ragots allaient bon train, allait pendant un temps indéterminé, entacher sa réputation et sérieusement compromettre ses chances de devenir un jour l'idole des jeunes de Riverview.
Comme quoi ça aurait parfois du bon de regarder la télévision !

Publicité
Commentaires
I
J'ai raté des trucs (because vacances) mais tu te surpasses à chaque fois! Bravo!
K
Yes! J'aime beaucoup aussi :D<br /> Ce que tu écris bien... Je sais je me répète mais j'ai l'impression de lire un bouquin imagé, c'est très agréable.
L
J'adore déjà cette famille !
Les Sims de Fonsine
Publicité
Derniers commentaires
Publicité